lundi 10 septembre 2012

Les bains de mer de la Corniche à Marseille


La Corniche de Marseille est tout, sauf une promenade maritime ordinaire. C'est un lieu où je me rends toute l'année pour respirer le vent du large, conjurer l'hiver ou goûter l'été... 

Point de palmiers d'importation comme sur la Côte azuréenne, peu de grands hôtels et aucun qui ait vu le moindre Lord anglais ou prince Russe en rupture de ban. A la place, le mélange étonnant offert par des belles Villas du XIXème, épargnées par les destructions et les promoteurs, des cabanons "grecs" cachés dans les anses, dissimulées aux regards, et des plages populaires façon La Goulette 1958.



Baptisée Corniche du Président Kennedy l'année de son assassinat, en 1963, ce balcon sur la Méditerranée longe la mer depuis la Plage des Catalans jusqu'aux plages du Prado aménagées dans les années 1990.
D'un côté, trône un édifice Art Déco de 1931, à la vocation râtée de Grand hôtel qui abrite, comme souvent à Marseille, des appartements à loyers modérés et un peu de l'âme du quartier.




De l'autre, la populeuse Plage des Catalans où se dresse le Cercle des Nageurs, véritable Institution dont l'histoire commence en 1921 et qui a fait sa place dans la géographie de Marseille en superposant, au fil du temps, des piscines d'eau de mer et des piscines artificielles, des solariums et un bassin Olympique. L'air de rien, le Cercle des Nageurs n'est autre que le lieu le plus VIP de Marseille : on n'y est admis que sur cooptation et la redevance annuelle nécessite quelques menus sacrifices!










En descendant la Corniche, on trouve plus loin l'Hôtel Peron, un établissement familial comme on en voit plus guère, qui évoque par sa façade Art Déco, le mirage d'un tourisme balnéaire aux allures cannoises. 


Plus avant, se dresse "le monument aux armes d'Orient et des Terres lointaines", tout un poème... Edifié en 1927, il rendait hommage à ces armées françaises perdues aux confins des Balkans et de la Mer Noire qui combattirent, pêle-mêle, les Ottomans, les Bulgares et les Bolcheviques, bien après qu'eût été signé l'armistice de 1918.








Lorsque la Corniche tourne en direction du Prado et des Goudes, tout au bout de la baie, le décor change, partagé entre villas cossues abritées de bougainvilliers, aux noms évocateurs (La Brise, Stellamare, Villa Gaby, Moncade) et quartiers de cabanons voués à la pêche ou au nautisme.










C'est là ma partie préférée, la mieux abritée... Principalement fréquentée de ces beaux Marseillais, solide sexagénaires bronzés plein de faconde qui ne rateraient pour rien au monde leur baignade matinale, leur plongée en mer ou les sardinades organisées par la société nautique de la Corniche.





Chaise La Piscine







Et là aussi où, dans un angle, se cache le Bar Savoy, décor de bric à brac recevant une clientèle éclectique assoiffée par le soleil, les ruelles escarpées... Difficile de savoir les heures d'ouverture...elles dépendent des régates en cours. Mais les jours de chance, on y boit une bière  pression très fraîche et on repose sa peau et ses yeux de cette lumière, qui fait pour moi l'unité de la Corniche: cette lumière crue, éblouissante de janvier à décembre, piquante lorsque s'en mêle le mistral et enivrante lorsque l'air est chaud et saturé de sel...

ADRESSES: 

Pizzeria L'Eau à la Bouche :le secret le moins bien gardé de la Corniche, mais des pizzas aux légumes et des glaces toujours délicieuses.






Crédit photos // SLAVIA VINTAGE


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